ARTE

Vincent et Léo, amateurs d'Art et, accessoirement, cousins.

Lundi 6 septembre 2010 à 18:00

Le premier artiste dont je vais vous parler n’est autre que Joan Miró, peintre catalan du XXème siècle que l’on classe parmi les surréalistes. 

 http://arte.cowblog.fr/images/CalderPortraitdeMiroenfildefer-copie-1.jpg

Portrait de Miró, Alexander Calder (ami de Miró)

 

Joan Miró, les repère biographiques :
1893 Joan Miró naît à Barcelone
1907-191 Etudes artistques à Barcelone
1911 La famille achète la ferme de Montroig
1918 Première exposition à Barclone
1920 Il se rend pour la première fois à Paris
1925 Première exposition à Paris
1929 Mariage avec Pilar Juncosa
1932 Première exposition à New York. Retourne vivre à Barcelone
1939 L'invassion allemande l'oblige à fuir en Normandie avec Georges Braque
1944 Disparition de sa mère 
1948 Il revient s'installer à Paris
1958 Achèvement des peintures murales à l'UNESCO
1960 Céramique murale à l'université de Harvard
1975 Inauguration de la fondation Joan Miró
1983 Décès à Palma de Majorque



«Assassiner la peinture !»

Miró se moque des maîtres hollandais. Avec sa série des Intérieurs hollandais (1928), il reproche aux maîtres leur manque de poésie et l’absurdité de leurs tableaux, qui sont censés représenter de manière photographique le manque de naturel d’une scène académique. Une surenchère de critiques a lieu et Miró se détache par cette déclaration choc : «La peinture est en décadence depuis l’âge des cavernes». Miró veut « assassiner la peinture», expression qu’il utilise lors d’un entretien avec le citrique d’art Tériade. Miró abandonne le réalisme de La Ferme et dessine des hallucinations, qu’il provoque grâce à la faim. En 1927, il peint des tableaux-poèmes, comme Photo : ceci est la couleur de mes rêves (1925), influencé par Apollinaires et ses Calligrammes, raison pour laquelle on classe Miró parmi les surréalistes calligraphiques. Il décide alors d’arrêter momentanément la peinture pour les collages, attaques contre la peinture avec leurs trous et déchirures, et les superpositions, comme Peinture-objet (1931), d’objets ramassés dans les poubelles. Il déclare en 1931 : «Mon unique certitude est que je veux détruire, détruire tout ce qui existe en peinture […] la peinture me révolte ; je ne peux regarder aucune de mes toiles en face». Miró explore alors d’autres techniques comme la sculpture dès les années 30 et la céramique dans les années 50.

  http://arte.cowblog.fr/images/MiroPhotoceciestlacouleurdemesreves.jpg

Photo : Ceci est la couleur de mes rêves, Joan Miró

 

 

De grandes sculptures … 

Miró écrit dans ses notes : «Quand j’habite à la campagne je ne pense jamais à la peinture. Au contraire c’est la sculpture qui m’intéresse […] La peinture, plus intellectuelle, est pour la ville». Contrariant, Miró souhaite intégrer son art, et surtout des sculpture, à la ville et le mettre à la portée de tous. Dès 1940, alors qu‘il se dégage de l‘influence du sculpteur Jean Arp, la sculpture se développe dans son œuvre. C’est «l’étincelle magique» qui est à l’origine de la sculpture, comme pour toutes les œuvres de Miró, et c’est cette étincelle qui est à l’origine du titre, presque toujours en français, de l’œuvre, même pour des tableaux plus abstraits comme La Naissance du monde (1925). Influencé par Arp à ses débuts, Miró revendique ensuite l’influence de Gaudí et de ses moulages. Miró réalise une dizaine de sculptures en bronze à partir de 1944, en contradiction avec ses premières déclarations où il jugeait les sculptures de bronzes mortes et uniquement destinées aux musés. Miró réalise, à partir de petites sculptures, des sculptures monumentales en différents endroits du globe : Personnage et Oiseaux à Houston, Personnages fantastiques(1978) à La Défense, Personnage(1972) à Tokyo, qui rappelle l’œuvre de la sculpteur Niki de Saint Phalle. Sa sculpture monumentale la plus connue, et aussi la dernière, reste Femme et oiseaux à Barcelone, colonne de ciment et de céramique de 24 mètres de haut.

 

…pour un petit homme. 

En effet, Miró était petit et fluet et, ainsi qu’il l’avoue lui-même, il a eu une enfance difficile : «Avec mes parents, il y avait un barrage absolu. Et j’en suis très heureux.[…]J’ai mené une vie très dure et ça m’a aidé.» Néanmoins, Miró, toujours en contradiction, pratiquait les sports de combat, influence que l’on retrouve dans ses déclarations chocs, notamment à propos de l’Abstraction-création, et son vocabulaire, lorsqu’il parle de «rounds», «coup de poing» ou «uppercuts». L’homme qui prétend ne pas s’extérioriser n’est pas avare de déclaration et entretien une relation ambigüe avec les artistes de son époque : il déclare ne s’intéresser à aucune école ni aucun artistes, mais seulement à l’art anonyme. Il aime la poésie et les poètes et entretien une forte amitié avec le poète Jacques Dupin (celui-ci étant même président de L’ADOM, association pour la défense de l’œuvre de Joan Miró) et se revendique de Rimbaud.

 

Mon avis :

C’est justement la poésie dans l’œuvre de Miró, et surtout ses peintures, qui me touchent, contrairement aux sculptures et céramiques qui m’apparaissent froides et sans vie, bien souvent à cause de l’environnement bétonné, où bien à l’œuvre elle-même qui semble ternie par les conditions météorologiques. Si sculptures et céramiques me semblent tristes, la peinture au contraire est pleine de vie et de mystère, avec ces aplats géométriques de couleurs vives comme L’Or de l’azur et de Ode à Joan Miró, mes lithographie et peintures préférées de Miró avec La Naissance du monde.
 

 

http://arte.cowblog.fr/images/MiroLOrdelazur.jpg
L'Or de l'azur, Joan Miró
 

Vincent

Lundi 13 septembre 2010 à 18:00

Je vais vous parler aujourd'hui d'un des plus grands écrivains français, le plus grand romancier naturaliste du XIXème siècle, je parle bien sûr d'Emile Zola.

http://arte.cowblog.fr/images/ManetEdouardPortraitofEmileZola.jpg
Portrait d'Emile Zola
, Edouard Manet (ami de l'écrivain)

 
Repères biographiques
1840 Naissance de Zola à Paris
1840 - 1858 Enfance et adolescence à Aix-en-Provence
1858 Il quitte Aix pour se rendre à Paris
1859 Il rate son bac, il déçoit sa mère
1863 Premières critiques littéraires et artistiques
1870 Mariage avec Alexandrine
1871 Rencontre avec Flaubert
1877 Publication de L'Assommoir : énorme succès
1880 Mort de Flaubert, tristesse de Zola
1889 Premier enfant de Zola, Denise, conçu avec sa lingère
1897 Début de l'affaire Dreyfus
1898 Exil à Londres suite à son procès
1902 Mort d'Emile Zola par intoxication
1908 Ses cendres sont transférées au Panthéon de Paris

 

Lundi 13 septembre 2010 à 18:00

Lundi 13 septembre 2010 à 20:00

 

Quatrième de couverture
:
De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d'en face. Big Brother vous regarde, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance. Seule comptait la Police de la Pensée.

Mon avis : 1984 est un roman d’anticipation et de science-fiction présentant la contre-utopie d’un monde totalitaire, fortement inspiré du régime stalinien, ravagé par une guerre perpétuelle entre trois superpuissances intercontinentales, guerre qui est la condition sine-qua-non de l’équilibre mondial. Voilà. C’est dit. Si vous continuez à lire cet article malgré cette présentation , c’est bon signe. Car 1984, c’est d’abord la description d’un univers, d’une société. Si la science-fiction, ou être plongé dans 391 pages d’un univers fantastique et paranoïaque, vous effraies, vous ne serez pas saisis par l’histoire comme je l’ai été. L’ambiance de paranoïa et de propagande, les « Deux minutes de la haine », les slogans, les télécrans, Londres et les quatre ministères, la vaporisation, la novlangue du parti, ….Tous ces éléments participent à l’atmosphère particulière du roman. Vraiment un bon roman qui se lit très bien, il suffit d’être un peu curieux ! Outre l’ambiance, le personnage de Winston est un héros très humain auquel on s‘attache tout de suite, et le suspense est intact du début jusqu’à la dernière page.
Conclusion : Une très bonne surprise pour moi. Une ambiance unique pour un classique de la science-fiction politique. A lire !

Extraits : Slogan du parti : « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclave. L’ignorance, c’est la force. »
« Il écrivit : Le crime de penser n’entraîne pas la mort. Le crime de penser est la mort. »
« Ils étaient au-dessous de toute suspicion Comme l’exprimait le slogan du Parti : « Les prolétaires et les animaux sont libres. »
« La liberté, c’est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit. »
« Leur embrassement avait été une bataille, leur jouissance une victoire. C’était un coup porté au Parti. C’était un acte politique. »
« Lorsqu’on livre un guerre, c’est toujours pour être en meilleure position pour livrer une autre guerre. »
« L’humanité, c’est le Parti. Les autres sont extérieurs, en dehors de la question. »
 

Vincent

Lundi 13 septembre 2010 à 20:00


Yeux Clos, Odilon Redon


C'était au beau milieu de notre tragédie
Et pendant un long jour assise à son miroir
Elle peignait ses cheveux d'or je croyais voir
Ses patientes mains calmer un incendie
C'était au beau milieu de notre tragédie

 

Et pendant un long jour assise à son miroir
Elle peignait ses cheveux d'or et j'aurais dit
C'était au beau milieu de notre tragédie
Qu'elle jouait un air de harpe sans y croire
Pendant tout ce long jour assise a son miroir

 

Elle peignait ses cheveux d'or et j'aurais dit
Qu'elle martyrisait à plaisir sa mémoire
Pendant tout ce long jour assise à son miroir
A ranimer les fleurs sans fin de l'incendie
Sans dire ce qu'un autre à sa place aurait dit

 

Elle martyrisait à plaisir sa mémoire
C'était au bon milieu de notre tragédie
Le monde ressemblait à ce miroir maudit
Le peigne partageait les feux de cette moire
Et ces feux éclairaient des coins de ma mémoire

 

C'était au beau milieu de notre tragédie
Comme dans la semaine est assis le jeudi

 

Et pendant un long jour assise à sa mémoire
Elle voyait au loin mourir dans son miroir
Un à un les acteurs de notre tragédie
Et qui sont les meilleurs de ce monde maudit

 

Et vous savez leurs noms sans que je leur aie dit
Et signifient les flammes des longs soirs
Et ses cheveux dorés quand elle vient s'asseoir
Et peigner sans rien dire un reflet d'incendie

 

« Elsa au miroir »

Aragon
 

Vincent

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | Page suivante >>

Créer un podcast