ARTE

Vincent et Léo, amateurs d'Art et, accessoirement, cousins.

Lundi 6 septembre 2010 à 18:00

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Mon résumé :
Little Miss Sunshine est un road-movie qui raconte le périple d'une famille américaine d'Albuquerque au Nouveau Mexique à Redondo Beach en Californie. Cette famille réunit bon gré malgré voyage, dans un minibus délabré, afin de se rendre à un concours de beauté pour enfants, Little Miss Sunshine auquel doit participer Olive, jeune fille de 7 ans dont le rêve est d'être élue Miss. Les 7 membres de la famille se côtoient et se subissent : Olive, le moteur de l'histoire, répète ses chorégraphies avec son grand-père Edwin, obsédé sexuel et toxicomane qui se retrouve dans cette famille faute d'autre logement. Richard, le fils d'Edwin et père d'Olive est un coach de réussite inconnu et un peu borné qui se fait, avec sa femme Sherryl, le gérant de la famille et de ses finances. Dwayne, le demi-frère d'Olive, aime Nietzsche et déteste sa famille. Il a décidé de ne plus parler  jusqu'à réussir son rêve : rentrer dans la Royal Air Force Academy. Et enfin Frank, le frère de Sheryl, spécialiste de Proust  mais aussi homosexuel et suicidaire, se retrouve obligé de suivre cette famille dans son voyage. Cette famille connaîtra bien des évènements durant ce voyage qui les mèneront à de nombreuses occasions au bord de la rupture.

Mon avis : Ce film nous raconte l’histoire extraordinaire d’une famille américain atypique, avec son parcours jalonné de drames. Ce parcours, c’est le parcours que nous parcourons tous : c’est le parcours de la vie. Ici, c’est chaque période de la vie qui est représentée, chaque vision du monde. Ce film nous raconte le périple de toute une vie : l’espoir de concrétiser ses rêves à l’enfance, tout faire pour les réalise et les voir se briser à l’adolescence. Puis se raccrocher à une réussite fictive et s’aveugler sur son propre échec et enfin, lorsque l’on a assez de recul sur sa vie, passer une vieillesse désabusée à abuser des interdits. Néanmoins ce sombre tableau ne l’est pas vraiment puisque cette famille est embarquée dans le même minibus de la vie, qui représente l'entraide familiale omniprésente.
Emotionnellement parlant, le meilleur film que j’ai vu. Ce film me rappelle la description du drame romantique de Victor Hugo : mélange du grotesque et du sublime, du tragique (la crise de Dwayne) et du comique (la danse finale), dans un mélange parfaitement dosé qui passe d’un début plein d’espoirs et de doutes, à un milieu tragique et une fin heureuse. Les acteurs pour moi peu connus servent à merveille cette aventure humaine qui ne peut laisser insensible.
Conclusion : Une fable générationnelle émouvante à ne pas manquer.

Vincent

Lundi 6 septembre 2010 à 18:00

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Quatrième de couverture :
« Mon ami Serge a acheté un tableau. Un tableau blanc avec des liserés blancs ». Médecin dermatologue, Serge aime l’art moderne et Sénèque – qu’il trouve "modernissime". Ingénieur dans l’aéronautique, Marc a des goûts plus traditionnels et ne comprend pas que son ami puisse acheter "cette merde" deux cent mille francs. Quant à Yvan, il aimerait bien ne contrarier aucun de ses deux précieux amis. Mais les disputes esthétiques autour du tableau blanc dégénèrent dans un crescendo hilarant et féroce qui ne laissera personne indemne...

Mon avis : Une pièce très moderne (comme le tableau) qu'on peut lire d'une traite tant le sujet est intéressant et fort. En effet, bien plus qu'un débat autour de l'art, c'est la vie de chacun qui est exposé ici sans concession, avec sincérité.
Cette pièce m'a d'ailleurs rappeler par certains points Huis Clos de Jean-Paul Sartre : trois personnages s'affrontent et se déchirent. "L'enfer c'est les autres", cette phrase peut s'appliquer à cette pièce : les trois amis sont les bourreaux des autres.
Serge est un bobo, un peu snob, qui s'intéresse à l'art, et plus particulièrement à l'art contemporain, il a acheté un véritable "Antrios" (par intérêt ou provocation, les deux ?). Marc est un bourgeois traditionnel, sans grand intérêt, bourré de préjugés sur l'art et sur la vie. Yvan, lui plus pauvre, moins chanceux, a le cul entre deux chaises : ses deux meilleurs amis se disputent à propos d'une "merde", il essaie de les réconcilier, finalement, ce sera lui le dindon de la farce... il est cet élément comique et ridicule qui met en valeur les deux autres personnages et leurs propos. Si l'on schématise la pièce et son idée, on peut dire que la tradition stricte et sobre (Marc) rencontre la modernité scandaleuse (Serge). Deux mondes opposés, pourtant amis...
Mais revenons sur l'idée de la pièce et les questions que l'on peut se poser. On peut affirmer, sans trop de doute, que la question principale que nous pose Yasmina Reza dans cette pièce est la suivante : Jusqu'où peut aller l'Art ? Sans se positionner clairement (malgré une fin explicite), elle fait parler deux partis antithétiques mais pourtant bien proches : le défenseur de l'art classique, où la beauté et le respect des règles sont de mise, et le protecteur de l'art contemporain, "l'art pour l'art". Finalement, nous, lecteurs et amateurs d'art, sommes Yvan. Qui soutenir ? J'aime bien l'art classique, mais j'aime aussi beaucoup l'art contemporain. J'aime Marc et Serge. Pourtant il faut choisir : alors je fuis...
La pièce (et le tableau) fait bien sûr illusion à Malevitch et au suprématisme qui a repoussé les limites de l'art pictural, voire de l'Art tout court, en proposant par exemple un Carré blanc sur fond blanc. L'art se suffit-il à lui-même ? C'est la seconde question que se pose et nous pose Yasmina Reza. Pour elle, chacun peut voir dans ce genre d'art ce qu'il veut y voir. N'est-ce pas le meilleur moyen de s'évader ? L'illusion d'avoir créer un sens au tableau ne nous le rend-il pas encore plus précieux qu'il ne l'est déjà ? Car nous devenons le créateur à la place du peintre. Et si l'art futur c'était cela ? Un art qui laisse libre cour à l'imagination et dont nous sommes tous et toutes les auteurs en nous-mêmes, un art individuel.
Conclusion : Une pièce qui deviendra un classique tant le sujet s'adresse à tout le monde. Cette oeuvre parle d'art et pourtant, elle-même, est de l'art : la mise en abyme est élégante. À lire !
Léo

Lundi 13 septembre 2010 à 20:00

 

Quatrième de couverture
:
De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d'en face. Big Brother vous regarde, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance. Seule comptait la Police de la Pensée.

Mon avis : 1984 est un roman d’anticipation et de science-fiction présentant la contre-utopie d’un monde totalitaire, fortement inspiré du régime stalinien, ravagé par une guerre perpétuelle entre trois superpuissances intercontinentales, guerre qui est la condition sine-qua-non de l’équilibre mondial. Voilà. C’est dit. Si vous continuez à lire cet article malgré cette présentation , c’est bon signe. Car 1984, c’est d’abord la description d’un univers, d’une société. Si la science-fiction, ou être plongé dans 391 pages d’un univers fantastique et paranoïaque, vous effraies, vous ne serez pas saisis par l’histoire comme je l’ai été. L’ambiance de paranoïa et de propagande, les « Deux minutes de la haine », les slogans, les télécrans, Londres et les quatre ministères, la vaporisation, la novlangue du parti, ….Tous ces éléments participent à l’atmosphère particulière du roman. Vraiment un bon roman qui se lit très bien, il suffit d’être un peu curieux ! Outre l’ambiance, le personnage de Winston est un héros très humain auquel on s‘attache tout de suite, et le suspense est intact du début jusqu’à la dernière page.
Conclusion : Une très bonne surprise pour moi. Une ambiance unique pour un classique de la science-fiction politique. A lire !

Extraits : Slogan du parti : « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclave. L’ignorance, c’est la force. »
« Il écrivit : Le crime de penser n’entraîne pas la mort. Le crime de penser est la mort. »
« Ils étaient au-dessous de toute suspicion Comme l’exprimait le slogan du Parti : « Les prolétaires et les animaux sont libres. »
« La liberté, c’est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit. »
« Leur embrassement avait été une bataille, leur jouissance une victoire. C’était un coup porté au Parti. C’était un acte politique. »
« Lorsqu’on livre un guerre, c’est toujours pour être en meilleure position pour livrer une autre guerre. »
« L’humanité, c’est le Parti. Les autres sont extérieurs, en dehors de la question. »
 

Vincent

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